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Quâest-ce que lâhomme ? Question philosophique par excellence, car elle rejoint ce qui nous touche le plus directement nous-mĂȘmes. Un certain modernisme tend Ă penser que lâhomme est ce quâil choisit dâĂȘtre ainsi de Sartre qui dĂ©clare que lâhomme est un projet», ou de Nietzsche qui voit dans lâhomme une volontĂ© de puissance. Ces concepts, profondĂ©ment pensĂ©s et rĂ©flĂ©chis, mĂ©ritent dâĂȘtre compris, creusĂ©s et demandent du temps. Pourtant ils mettent volontairement de cĂŽtĂ© un fait longtemps acquis. Ce que nous sommes prĂ©cĂšde Ă la fois ce que nous en connaissons et la façon que nous avons dâexister. DEUX DĂFINITIONS DIFFĂRENTES DE LâHOMME Ce sont deux conceptions diamĂ©tralement opposĂ©es dâun cotĂ© nous pensons lâhomme dans sa libertĂ©, comme maĂźtre et auteur de sa propre vie. Ses actes crĂ©ent son ĂȘtre. De lâautre, on sâappuie sur ce mot de Thomas dâAquin, sâappuyant lui-mĂȘme sur Aristote La vĂ©ritĂ© est conformitĂ© de notre intelligence Ă la rĂ©alitĂ©. » Aujourdâhui, dans notre sociĂ©tĂ©, cette opposition se retrouve partout et fait la joie de lâopinion publique, trop rapidement satisfaite dâune telle simplicitĂ© » Deux maĂźtres mots qui donnent deux dĂ©finitions diffĂ©rentes de lâhomme dâun cĂŽtĂ© nous avons le primat de la libertĂ© humaine. Affranchissement des doctrines religieuses et philosophiques extĂ©rieures au sujet, exaltation de la libertĂ© individuelle, primat de la conscience sur lâordre moral. De lâautre, primat de la vĂ©ritĂ©, acceptation de valeurs qui transcendent notre appĂ©tit humain, humilitĂ© devant la vie, la mort, le corps et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, devant ce qui est donnĂ©. Aujourdâhui, dans notre sociĂ©tĂ©, cette opposition se retrouve partout et fait la joie de lâopinion publique, trop rapidement satisfaite dâune telle simplicitĂ©. Ainsi de lâopposition entre pro-life » et pro-choice » aux Etats-Unis, du dĂ©bat entre pro-mariage gay et anti-mariage gay en France, etc. VĂ©ritĂ© et libertĂ© sâopposent-ils donc autant? Est-il possible dâaccepter une vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e, sans pour autant perdre sa libertĂ© ? Est-il possible pour un homme, privĂ© de tout lien avec une quelconque transcendance, de pouvoir approcher la vĂ©ritĂ© par lui-mĂȘme ? Tant que les hommes ne sauront rĂ©pondre Ă cette question, les dĂ©bats resteront des oppositions politiques. Quâelles soient violentes ou non, elles peineront Ă faire avancer la sociĂ©tĂ©. DĂ©sirer en effet fonder la sociĂ©tĂ© de maniĂšre juste sans en passer par une rĂ©elle interrogation sur nous-mĂȘmes ne restera alors que du vent. Il faut aujourdâhui repenser ensemble ces catĂ©gories qui divisent lâhomme, ne sachant plus que penser. Sans quoi lâhomme ne sera jamais que lâombre de lui-mĂȘme. Sans quoi notre libertĂ© ne saurait nous conduire Ă un vrai bonheur social et personnel. Sans quoi la vĂ©ritĂ© ne saurait ĂȘtre Ă nos yeux quâun tyran Ă abattre. LIBERTE ET VERITE Le mot dâĂ©cologie humaine signifie implicitement que lâhomme est un donnĂ© Ă respecter. Quâon ne peut pas faire ce que lâon veut de nous-mĂȘmes. En alignant une vision de lâhomme sur le concept dâĂ©cologie, elle en fait non pas un objet mais une rĂ©alitĂ© qui ne dĂ©pend pas que de notre ego. Aussi terrible soit cette pensĂ©e pour ce dernier, elle nous permet cependant de nous libĂ©rer dâun drame profond. Cette opposition de la libertĂ© Ă la vĂ©ritĂ© cache en effet un autre drame. LibertĂ© absolue, lâego est une rĂ©alitĂ© solitaire. DĂ©sirant ce que je veux ĂȘtre, je ne peux occulter cette nĂ©cessitĂ© quasi ontologique dans le cĆur de lâhomme il nâest pas bon que lâhomme soit seul. Que voulons-nous ĂȘtre? » et que sommes-nous ? » sont une seule et mĂȘme question. Il nâest pas bon que lâhomme soit seul est une rĂ©ponse quasi instinctive, dont nous ne pouvons nous passer sans dĂ©pĂ©rir. Le vivre ensemble implique la libertĂ© de chacun. Mais il implique aussi la vĂ©ritĂ© de chacun avec lui-mĂȘme et avec les autres. Le mensonge, contraire de la vĂ©ritĂ©, est aussi lâennemi de la libertĂ©. Le mensonge dans une relation dĂ©truit la libertĂ© de chacune des parties. Au delĂ des rĂšgles, câest le principe mĂȘme du vivre ensemble qui exige de lier la libertĂ© Ă la vĂ©ritĂ©. En ce sens, vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e et libertĂ© personnelle sont les deux poumons de notre Ăąme. Ă lâimage dâune relation amoureuse oĂč vont de pair la rĂ©vĂ©lation soudaine que lâautre est bon pour moi et la dĂ©cision libre de me confier Ă lui, la relation que nous entretenons avec nos pairs se construit en sâappuyant sur ces deux poumons. Par extension, le regard que nous portons sur le corps humain, sur la terre, sur le travail, sur la valeur de nos actes, a besoin de vĂ©ritĂ© et de libertĂ©. Ainsi peut ĂȘtre dĂ©passĂ©e, du moins en principe, lâopposition entre la libertĂ© humaine et la vĂ©ritĂ© humaine. Les questions Ă©thiques qui divisent les français sur des questions politiques fondamentales ne peuvent se rĂ©soudre par la force mais par la recherche de la vĂ©ritĂ©. » Mais il nous faut aller plus loin. Une telle analogie avec la relation amoureuse a pour principal intĂ©rĂȘt de rĂ©concilier libertĂ© personnelle et vĂ©ritĂ© dans le seul domaine politique. Ce qui se joue est la propre unitĂ© de lâhomme avec lui-mĂȘme. Nous ne pouvons ĂȘtre libres sans accepter ce que nous sommes. La contradiction entre acceptation et libertĂ© nâest quâapparente. Elle se rĂ©sout, toujours Ă lâimage de la relation amoureuse, dans le choix. Choisir lâautre câest lâaccepter librement. Si souvent autre Ă moi-mĂȘme, je deviens ce que je suis en mâacceptant librement. Et je ne peux accepter librement ce que je suis quâen dĂ©couvrant, dĂ©voilant qui je suis. Les questions Ă©thiques qui divisent les français sur des questions politiques fondamentales ne peuvent se rĂ©soudre par la force mais par la recherche de la vĂ©ritĂ©. LâidĂ©ologie existentialiste de lâhomme comme libertĂ© absolue semble alors nâĂȘtre quâune façon de se voiler la face, pour mieux sâillusionner dâune fausse libertĂ©.
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